mercredi 19 novembre 2008

A un regard à nul autre pareil

"Les routes qui ne promettent pas le pays de leur destination sont les routes aimées", écrit René Char dans Le nu perdu
Lorsque l'on sait où l'on va, que tout y mène et nous y prépare, on est rassuré. Mais le chemin ne marque pas, pas plus qu'il n'étonne, n'ouvre les sens aux possibles, ni l'esprit à la rencontre. 
Il arrive aussi que l'on a commencé à poser ses pas sur une route, parce qu'elle propose sans rien imposer. Et l'on s'y sent autrement, comme éveillé à ce que l'on n'attendait pas, à ce que l'on n'osait plus désirer. On ne sait pas où elle mène, mais l'on est prêt à s'y rendre, parce que l'on se sent vivre, en accord avec soi, un soi parfois enfoui, abandonné, pourtant palpitant. Pas après pas, le plaisir se fait plus évident, l'inattendu toujours nouveau irrigue les veines de son air vif, un regard caresse avec tendresse le temps que l'on respire.
Ce chemin émouvant, depuis ce banc j'imaginais qu'il se dessinerait. J'y suis. J'irai. 

1 commentaire:

Lilia a dit…

Chemin qui se propose sans s'imposer,
D'autres qui s'y opposent en forçant les destinées...
MERCI